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Rencontre avec Normand Lévesque, le créateur de la turbine hydroélectrique
Camille Cusset
21 janvier 2022
Histoires à succès
4 minutes à lire
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Chaque semaine, découvrez des ingénieur·e·s québécois·es qui se démarquent !
Voici Normand Lévesque, qui est à la fois un ingénieur et un homme d'affaires qui a voué sa carrière à l'hydroélectricité et à la prise de risques calculés.
Dès la fin de ses études en génie mécanique à l'Université de Polytechnique, Normand Lévesque a décidé de soumettre comme projet la conception d’une turbine hydroélectrique. « Rien de moins ! », déclare-t-il en riant de ses ambitions de jeune finissant du début des années 1990.
Pourquoi l'hydroélectrique ? Un désir simple. Celui de remplacer la source d’alimentation au diesel utilisée dans la pourvoirie de son père.
Il a créé sa première entreprise au début de son projet pour l’entreprise paternelle, et commencé à travailler chez Lavalin, rebaptisé SNC-Lavalin. Trop éloigné de son intérêt pour l'hydroélectricité, il a alors décidé de partir en Suisse pour rejoindre le professeur de l’Institut des machines hydrauliques de Lausanne.
« J’ai envoyé une lettre, et il m’a répondu qu’il prenait des étudiants pour faire une année préparatoire pour le doctorat », explique Normand Lévesque. Intéressée par son projet, l’entreprise SNC-Lavalin a financé son voyage, à condition qu’il revienne travailler pour elle.
À son retour, il a installé son premier prototype de turbine hydroélectrique dans l’entreprise familiale et commencé à rechercher du financement pour aller plus loin. Bernard Lemaire, cofondateur des papeteries Cascades, lui a alors acheté une de ses premières turbines. « Je lui ai dit que je n'étais pas vraiment prêt à faire ça, mais il m’a dit : “Allez, fais-moi une turbine” », précise l’ingénieur.
Après l’obtention d’un brevet pour sa turbine à très très basse chute en polyuréthane, Normand Lévesque a parcouru le monde pour en installer plusieurs modèles : « J’ai démarré mon entreprise avec un investissement d'Hydro-Québec, et pendant cinq ans, j’ai installé des turbines un peu partout », raconte-t-il.
L’Ontario, le Pérou, le Brésil, la Centrafrique, la Guinée Conakry... Certains de ces voyages professionnels sont décrits par Normand Lévesque comme « une expérience incroyable ».
C’est par un concours de circonstances que l’ingénieur s’est retrouvé en Angola. L’entreprise d'ingénieur-conseil Tecsult l’avait contacté pour un projet portant sur des centrales hydroélectriques...en pleine période de guerre!
Tecsult lui a offert un poste de spécialiste en hydroélectrique, qu’il a accepté sans grande conviction, car il gardait ses turbines en tête. « Et je suis resté là 15 ans ! », s’exclame-t-il.
Et pour cause, puisque l’entreprise lui a proposé de devenir responsable du secteur énergie. « Je leur ai dit que je n'étais pas prêt – encore une fois ! –. J’ai pensé qu’ils étaient fous et qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient », confie-t-il en dépeignant cette expérience comme une prise de risque, un peu comme l’ensemble de sa vie professionnelle.
Normand Lévesque est finalement devenu actionnaire de cette société, a intégré son conseil d’administration et en a triplé le chiffre d’affaires.
Après le rachat de Tecsult par la multinationale Aecom, l’ingénieur a jonglé entre planification stratégique, préparation des budgets et gestion des règles de gouvernance à son poste de vice-président Énergie. « Là, tu comprends toute l'évolution qu’il y a eu depuis Enron. J’ai vécu tout ça indirectement », explique-t-il.
La fin du diesel en ligne de mire
Après 15 ans en génie-conseil, l'entrepreneur en Normand Lévesque a repris le dessus. Il a démarré sa propre entreprise, Bearstream, spécialisée dans la production...de turbines, évidemment !
« On est en restructuration actuellement, déclare-t-il. J’aimerais me concentrer sur des plus petits projets avec deux produits pour enlever du marché des générateurs diesel ».
Ainsi, son objectif de jeunesse ne semble pas l’avoir quitté, car il travaille à ce que tous les pourvoyeurs hors du réseau soient alimentés par de l’énergie verte. Selon lui, Hydro-Québec opère près de 24 villages hors du réseau, ce qui a une incidence sur la facture des consommateurs. « Il y a beaucoup d’aides financières en ce moment pour stimuler le remplacement de ces énergies produites à partir de carburant fossile. On est plus dans cette ligne-là.»
L’entreprise de Normand Lévesque développe désormais deux produits, dont l’un consiste à récupérer l'énergie perdue dans les sites miniers ou autres. Chose certaine, l’aventure n’est pas terminée pour cet ingénieur audacieux !
TROIS QUESTIONS FLASH À NORMAND LÉVESQUE
Votre credo : Innover. Je n’ai pas peur de prendre des risques, même si mes risques sont assez calculés.
Une petite anecdote : Lorsqu’on m’a demandé si je voulais être vice-président au cours d’un test psychométrique, j’ai répondu : “Pas vraiment !”. Finalement, ça a bien été !
Votre secret de génie : C’est la curiosité qui m'a mené à devenir patron.
Voici Normand Lévesque, qui est à la fois un ingénieur et un homme d'affaires qui a voué sa carrière à l'hydroélectricité et à la prise de risques calculés.
Dès la fin de ses études en génie mécanique à l'Université de Polytechnique, Normand Lévesque a décidé de soumettre comme projet la conception d’une turbine hydroélectrique. « Rien de moins ! », déclare-t-il en riant de ses ambitions de jeune finissant du début des années 1990.
Pourquoi l'hydroélectrique ? Un désir simple. Celui de remplacer la source d’alimentation au diesel utilisée dans la pourvoirie de son père.
Il a créé sa première entreprise au début de son projet pour l’entreprise paternelle, et commencé à travailler chez Lavalin, rebaptisé SNC-Lavalin. Trop éloigné de son intérêt pour l'hydroélectricité, il a alors décidé de partir en Suisse pour rejoindre le professeur de l’Institut des machines hydrauliques de Lausanne.
« J’ai envoyé une lettre, et il m’a répondu qu’il prenait des étudiants pour faire une année préparatoire pour le doctorat », explique Normand Lévesque. Intéressée par son projet, l’entreprise SNC-Lavalin a financé son voyage, à condition qu’il revienne travailler pour elle.
Premiers contrats
À son retour, il a installé son premier prototype de turbine hydroélectrique dans l’entreprise familiale et commencé à rechercher du financement pour aller plus loin. Bernard Lemaire, cofondateur des papeteries Cascades, lui a alors acheté une de ses premières turbines. « Je lui ai dit que je n'étais pas vraiment prêt à faire ça, mais il m’a dit : “Allez, fais-moi une turbine” », précise l’ingénieur.
Après l’obtention d’un brevet pour sa turbine à très très basse chute en polyuréthane, Normand Lévesque a parcouru le monde pour en installer plusieurs modèles : « J’ai démarré mon entreprise avec un investissement d'Hydro-Québec, et pendant cinq ans, j’ai installé des turbines un peu partout », raconte-t-il.
L’Ontario, le Pérou, le Brésil, la Centrafrique, la Guinée Conakry... Certains de ces voyages professionnels sont décrits par Normand Lévesque comme « une expérience incroyable ».
Expérience marquante à l’international
C’est par un concours de circonstances que l’ingénieur s’est retrouvé en Angola. L’entreprise d'ingénieur-conseil Tecsult l’avait contacté pour un projet portant sur des centrales hydroélectriques...en pleine période de guerre!
Tecsult lui a offert un poste de spécialiste en hydroélectrique, qu’il a accepté sans grande conviction, car il gardait ses turbines en tête. « Et je suis resté là 15 ans ! », s’exclame-t-il.
Et pour cause, puisque l’entreprise lui a proposé de devenir responsable du secteur énergie. « Je leur ai dit que je n'étais pas prêt – encore une fois ! –. J’ai pensé qu’ils étaient fous et qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient », confie-t-il en dépeignant cette expérience comme une prise de risque, un peu comme l’ensemble de sa vie professionnelle.
Normand Lévesque est finalement devenu actionnaire de cette société, a intégré son conseil d’administration et en a triplé le chiffre d’affaires.
Après le rachat de Tecsult par la multinationale Aecom, l’ingénieur a jonglé entre planification stratégique, préparation des budgets et gestion des règles de gouvernance à son poste de vice-président Énergie. « Là, tu comprends toute l'évolution qu’il y a eu depuis Enron. J’ai vécu tout ça indirectement », explique-t-il.
La fin du diesel en ligne de mire
Après 15 ans en génie-conseil, l'entrepreneur en Normand Lévesque a repris le dessus. Il a démarré sa propre entreprise, Bearstream, spécialisée dans la production...de turbines, évidemment !
« On est en restructuration actuellement, déclare-t-il. J’aimerais me concentrer sur des plus petits projets avec deux produits pour enlever du marché des générateurs diesel ».
Ainsi, son objectif de jeunesse ne semble pas l’avoir quitté, car il travaille à ce que tous les pourvoyeurs hors du réseau soient alimentés par de l’énergie verte. Selon lui, Hydro-Québec opère près de 24 villages hors du réseau, ce qui a une incidence sur la facture des consommateurs. « Il y a beaucoup d’aides financières en ce moment pour stimuler le remplacement de ces énergies produites à partir de carburant fossile. On est plus dans cette ligne-là.»
L’entreprise de Normand Lévesque développe désormais deux produits, dont l’un consiste à récupérer l'énergie perdue dans les sites miniers ou autres. Chose certaine, l’aventure n’est pas terminée pour cet ingénieur audacieux !
TROIS QUESTIONS FLASH À NORMAND LÉVESQUE
Votre credo : Innover. Je n’ai pas peur de prendre des risques, même si mes risques sont assez calculés.
Une petite anecdote : Lorsqu’on m’a demandé si je voulais être vice-président au cours d’un test psychométrique, j’ai répondu : “Pas vraiment !”. Finalement, ça a bien été !
Votre secret de génie : C’est la curiosité qui m'a mené à devenir patron.
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