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Rencontre avec Gaétan Couture, lauréat du Honoris Genius 2021 mentor
Sophie Ginoux
9 août 2021
Histoires à succès
4 minutes à lire
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Remporter coup sur coup le Grand Prix de Mentor de l’année 2020 de l’AFG, puis celui d’Honoris Génius mentor 2021 de l’OIQ n’est pas donné à tout le monde. C’est donc avec beaucoup d’excitation que nous avons rencontré Gaétan Couture, un homme dont l’expérience et la passion pour son métier se conjuguent avec une grande franchise et le profond désir de transmettre ses acquis et son vécu à la relève.
M. Couture, comment vivez-vous ce que l’on pourrait considérer comme le couronnement d’une carrière? Vous avez en effet remporté la distinction de Mentor de l’année au Grands Prix du génie-conseil québécois en 2020, ainsi que l’Honoris Genius mentor lors de la dernière Soirée de l'excellence en génie, qui a eu lieu le 20 mai 2021.
Je dirais avant tout que c’est extrêmement flatteur, après 37 ans d’exercice, de se voir choisi parmi les 20 000 membres de l’AFG, puis parmi les 60 000 de l’OIQ, pour incarner ce que mes pairs considèrent comme un modèle de mentorat. Je trouve aussi que ces récompenses sont flatteuses pour le secteur du Transport que je représente, ainsi que pour ma compagnie – Gaétan Couture est vice-président, Transport chez EXP – qui me permet d’accompagner tous ces jeunes.
Comment le mentorat s’est-il imposé dans votre vie ?
De manière naturelle. J’ai commencé à parrainer de 35 à 40 jeunes quand ce volet était obligatoire dans le cadre du juniorat. Nous devions traiter de 18 points en l’espace de 6 rencontres, allant des responsabilités à la déontologie. J’ai rapidement ajouté de la viande autour de l’os, de manière à faire le pont entre ce que les jeunes apprenaient à l’école et les conditions réelles de travail qui les attendaient. Puis en 2019, lorsque le juniorat a cédé sa place au programme d’accès à la profession (CPI) et que le parrainage n’a plus été nécessaire, j’ai recentré mes activités de mentorat autour des jeunes ingénieurs évoluant dans mon département du Transport chez EXP. Nous en avons une dizaine sur les 175 employés de cette branche. Je m’implique aussi parallèlement en éducation auprès des cégeps et universités.
Que cherchez-vous à enseigner aux jeunes ingénieurs ?
Je leur explique ce que j’aurais aimé qu’on m’explique quand j’ai commencé ce métier. Qu’est-ce qui peut arriver et faire fluctuer une carrière ? Une crise économique, un changement politique, des événements comme la pandémie ou l’effondrement d’une structure. On n’est jamais à l’abri d’éléments hors de notre contrôle. J’ai aussi bâti une présentation sur l’histoire des ouvrages d’art et des infrastructures au Québec, car il est important selon moi que les jeunes ingénieurs puissent comprendre pourquoi de grandes structures des années 1960 et 1970, comme le Pont Champlain et celui de l’Île aux Tourtes, ont menacé de s’effondrer à partir des années 2000. Je partage donc avec eux mon vécu et mon expérience pour qu’ils puissent être mieux préparés, et je les conseille concernant la suite à donner à leur parcours. Certains d’entre eux souhaiteront demeurer dans une spécialité avec un certain niveau de responsabilités, et d’autres évoluer à l’intérieur d’une compagnie.
Pourquoi les prix annuels remis par l’AFG et l’OIQ sont-ils importants pour le secteur du génie ?
Parce qu’ils permettent aux gens de mieux comprendre le rôle que nous jouons dans leur quotidien. C’est souvent abstrait ou nébuleux pour eux, et ils peuvent encore associer des pans de notre profession à des scandales comme la Commission Charbonneau, où des directions malintentionnées ont fait du tort à l’ensemble des ingénieurs, notamment dans la branche du génie civil. Cela a provoqué une baisse de l’intérêt des jeunes pour une carrière en génie et, par effet domino, une pénurie de main-d’œuvre dans notre secteur. Or, ce que nous faisons est essentiel. Nous travaillons avec des matériaux pour construire des choses utiles pour la société.
Comment entrevoyez-vous le futur du génie au Québec, notamment dans votre spécialité?
Je pense que globalement, il y a beaucoup de potentiel dans le domaine du génie pour les années futures, car nous évoluons dans toutes sortes de secteurs d’activités à la fine pointe de la technologie, comme l’électronique ou la robotique. Même dans les domaines plus traditionnels de l’ingénierie, les matériaux et les techniques évoluent vite. Le béton d’hier n’est par exemple plus celui d’aujourd’hui, renforcé de fibres et imprimable en 3D. Nous sommes aussi capables de modéliser sur des ordinateurs des structures des plus diverses.
Le secteur du génie intègre également des valeurs importantes pour les nouvelles générations, qu’il s’agisse d’impact environnemental – je salue d’ailleurs Émilie Nadeau, ingénieure pour Seneca Experts Conseils, qui vient de remporter un Honoris Genius développement durable pour le développement d'un nouveau système de recyclage des batteries lithium-ion – ou d’impact sociétal. Les ingénieurs sont sensibles à la notion de communauté et ont le souci de réaliser des projets durables, quitte à ce qu’ils coûtent plus cher. Ils disposent à présent de matériaux et de techniques qui permettent par exemple aux ponts d’avoir une viabilité de 100 à 150 ans. Ce sont d’excellents investissements pour notre société, à tous points de vue.
M. Couture, comment vivez-vous ce que l’on pourrait considérer comme le couronnement d’une carrière? Vous avez en effet remporté la distinction de Mentor de l’année au Grands Prix du génie-conseil québécois en 2020, ainsi que l’Honoris Genius mentor lors de la dernière Soirée de l'excellence en génie, qui a eu lieu le 20 mai 2021.
Je dirais avant tout que c’est extrêmement flatteur, après 37 ans d’exercice, de se voir choisi parmi les 20 000 membres de l’AFG, puis parmi les 60 000 de l’OIQ, pour incarner ce que mes pairs considèrent comme un modèle de mentorat. Je trouve aussi que ces récompenses sont flatteuses pour le secteur du Transport que je représente, ainsi que pour ma compagnie – Gaétan Couture est vice-président, Transport chez EXP – qui me permet d’accompagner tous ces jeunes.
Comment le mentorat s’est-il imposé dans votre vie ?
De manière naturelle. J’ai commencé à parrainer de 35 à 40 jeunes quand ce volet était obligatoire dans le cadre du juniorat. Nous devions traiter de 18 points en l’espace de 6 rencontres, allant des responsabilités à la déontologie. J’ai rapidement ajouté de la viande autour de l’os, de manière à faire le pont entre ce que les jeunes apprenaient à l’école et les conditions réelles de travail qui les attendaient. Puis en 2019, lorsque le juniorat a cédé sa place au programme d’accès à la profession (CPI) et que le parrainage n’a plus été nécessaire, j’ai recentré mes activités de mentorat autour des jeunes ingénieurs évoluant dans mon département du Transport chez EXP. Nous en avons une dizaine sur les 175 employés de cette branche. Je m’implique aussi parallèlement en éducation auprès des cégeps et universités.
Que cherchez-vous à enseigner aux jeunes ingénieurs ?
Je leur explique ce que j’aurais aimé qu’on m’explique quand j’ai commencé ce métier. Qu’est-ce qui peut arriver et faire fluctuer une carrière ? Une crise économique, un changement politique, des événements comme la pandémie ou l’effondrement d’une structure. On n’est jamais à l’abri d’éléments hors de notre contrôle. J’ai aussi bâti une présentation sur l’histoire des ouvrages d’art et des infrastructures au Québec, car il est important selon moi que les jeunes ingénieurs puissent comprendre pourquoi de grandes structures des années 1960 et 1970, comme le Pont Champlain et celui de l’Île aux Tourtes, ont menacé de s’effondrer à partir des années 2000. Je partage donc avec eux mon vécu et mon expérience pour qu’ils puissent être mieux préparés, et je les conseille concernant la suite à donner à leur parcours. Certains d’entre eux souhaiteront demeurer dans une spécialité avec un certain niveau de responsabilités, et d’autres évoluer à l’intérieur d’une compagnie.
Pourquoi les prix annuels remis par l’AFG et l’OIQ sont-ils importants pour le secteur du génie ?
Parce qu’ils permettent aux gens de mieux comprendre le rôle que nous jouons dans leur quotidien. C’est souvent abstrait ou nébuleux pour eux, et ils peuvent encore associer des pans de notre profession à des scandales comme la Commission Charbonneau, où des directions malintentionnées ont fait du tort à l’ensemble des ingénieurs, notamment dans la branche du génie civil. Cela a provoqué une baisse de l’intérêt des jeunes pour une carrière en génie et, par effet domino, une pénurie de main-d’œuvre dans notre secteur. Or, ce que nous faisons est essentiel. Nous travaillons avec des matériaux pour construire des choses utiles pour la société.
Comment entrevoyez-vous le futur du génie au Québec, notamment dans votre spécialité?
Je pense que globalement, il y a beaucoup de potentiel dans le domaine du génie pour les années futures, car nous évoluons dans toutes sortes de secteurs d’activités à la fine pointe de la technologie, comme l’électronique ou la robotique. Même dans les domaines plus traditionnels de l’ingénierie, les matériaux et les techniques évoluent vite. Le béton d’hier n’est par exemple plus celui d’aujourd’hui, renforcé de fibres et imprimable en 3D. Nous sommes aussi capables de modéliser sur des ordinateurs des structures des plus diverses.
Le secteur du génie intègre également des valeurs importantes pour les nouvelles générations, qu’il s’agisse d’impact environnemental – je salue d’ailleurs Émilie Nadeau, ingénieure pour Seneca Experts Conseils, qui vient de remporter un Honoris Genius développement durable pour le développement d'un nouveau système de recyclage des batteries lithium-ion – ou d’impact sociétal. Les ingénieurs sont sensibles à la notion de communauté et ont le souci de réaliser des projets durables, quitte à ce qu’ils coûtent plus cher. Ils disposent à présent de matériaux et de techniques qui permettent par exemple aux ponts d’avoir une viabilité de 100 à 150 ans. Ce sont d’excellents investissements pour notre société, à tous points de vue.
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